Et là, j'entends des arguments selon lesquels cet index fera peser une contrainte sur les entreprises. De deux choses l'une, soit l'index n'est pas assez contraignant, soit il l'est trop. Pour notre part, nous essayons de tenir une position d'équilibre qui consiste, à travers une simple obligation de publication, à obliger les entreprises à évoquer l'emploi des seniors et les branches à se saisir de cet enjeu.
J'ai été recruteur pendant des années avant d'être député et je peux témoigner du fait que la discrimination liée à l'âge est effectivement la pire. Elle l'emporte sur la discrimination liée à l'adresse. Toutefois, je peux aussi témoigner du fait que contraindre une entreprise à embaucher n'est pas efficace car, le plus souvent, les réticences s'expliquent par la culture d'entreprise, notamment, disons-le, par la crainte que la personne plus âgée n'ait du mal à s'intégrer si la moyenne d'âge des salariés est d'une trentaine d'années. Quant à proposer d'accorder aux salariés d'un certain âge la même protection que celle dont bénéficient les délégués syndicaux, elle est typiquement une fausse bonne idée qui serait désastreuse pour l'emploi.
Nous avons besoin de modifier la culture des entreprises et le rapport au travail, là où la moyenne d'âge est basse et le turnover élevé. Et pour cela, la solution la plus efficace est de faire de l'emploi des seniors un enjeu de politique publique avec un indicateur qui oblige à en parler. C'est par cela qu'il faut commencer.