Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 8 juin 2016 à 21h30
Transparence lutte contre la corruption et modernisation de la vie économique — Après l'article 31

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Il s’agissait de remettre un peu d’ordre dans des promotions qui concernaient environ 70 % des ventes. Nous avons remis des délais, calculé des promotions de 50 %… Mais chacun est placé devant ses contradictions : en cas de surproduction, par exemple de porc, lorsque les frigos sont pleins et que les producteurs ne trouvent aucun débouché, que se dit-on ? Qu’il faut faire des promotions pour écouler la production !

Vous voyez combien il est compliqué de parvenir à un équilibre. Vous réagissez avec ces amendements à la banalisation, à la baisse des prix qui se traduit par une disparition des repères. J’ai pris cet arrêté pour la même raison. Et aujourd’hui, alors que le prix du porc commence à peine à remonter, certains viennent me demander de commencer à envisager de le modifier ! Je vous le dis tout de suite, je ne le ferai pas. Mais on me dit déjà que des prix trop élevés limiteraient la consommation et, partant, amputeraient la production… Certains producteurs, dans la filière, viennent bel et bien me demander de modifier l’arrêté pour permettre de dégager encore un peu plus le marché !

C’est dire combien l’équilibre, j’y insiste, est difficile à atteindre. Les marges commerciales ou les promotions ont parfois des raisons d’être, mais elles doivent être encadrées, afin d’éviter une banalisation ou une perte totale de repères dans les prix. Dans le contexte de la crise agricole, de la surproduction laitière, on voit des promotions du type « deux yaourts pour le prix d’un » et des stocks de 218 000 tonnes de poudre de lait dans les frigos européens. C’est aussi cela que nous avons à gérer !

Il faut donc que l’on sache conserver cet équilibre. Nous aurons besoin des promotions, ne nous y trompons pas, même s’il faut naturellement encadrer les nouvelles techniques de promotion. Mais ne figeons pas les choses : fixer un taux et ne plus en bouger, ce n’est pas possible. Responsable du ministère de l’agriculture dans le contexte de la crise actuelle, je vous le dis, on a besoin de temps en temps d’un peu de souplesse…

Je ne suis donc pas favorable à ces amendements, pour les raisons que je viens d’évoquer, même si je partage leur objectif, comme l’atteste le fait que je suis le premier ministre de l’agriculture à avoir pris un arrêté sur l’encadrement des promotions.

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