Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 26 mai 2015 à 21h30
Dialogue social et emploi — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

J’espère que la réponse du ministre n’augure pas de celle qui sera apportée aux autres amendements que j’ai déposés… Dans certains cas, le droit à la représentation est un mot creux, pour parodier l’auteur d’une chanson très célèbre dans le mouvement ouvrier. Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est que des salariés ne sont pas représentés, et qu’ils ne sont donc pas en capacité de se défendre dans le cadre du dialogue social. En effet, le dialogue social, ce n’est pas un échange entre gens de bonne composition, cela représente des intérêts contradictoires, avec les représentants du capital d’un côté et de l’autre ceux du travail. Pour que ce dialogue existe réellement, il faut qu’il soit équilibré. Il doit avoir lieu dans un rapport de force, dans lequel les salariés puissent être représentés pour être défendus.

J’adhère à l’argumentation de M. le rapporteur, qui nous dit qu’il faut créer une dynamique permettant à terme une resyndicalisation, dans les entreprises où il y a une carence, parce que nous aurons aidé à la formation des personnes qui veulent s’impliquer. Mais, monsieur le rapporteur, vous savez que cet amendement – c’est un secret de Polichinelle que je vous livre – est porté par des grandes confédérations syndicales, et au moins par une. Comme le disent les syndicalistes, ce qui est pris n’est plus à prendre. Concrètement, est-ce que, grâce à cette loi, la représentation effective des salariés sera améliorée ? Y aura-t-il une universalité du droit à la représentation des salariés ou est-ce que, au nom de l’hypothétique construction syndicale d’un rapport de force dans un champ syndical affaibli, on va priver les salariés de la possibilité concrète de bénéficier de ce droit nouveau ? Si ce n’est pas un gouvernement de gauche qui le fait, soyez sûrs que ce n’est pas un gouvernement de droite qui le fera !

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