Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 27 novembre 2013 à 21h30
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Au contraire, nous avons retenu l’option qui est la plus performante.

Ce projet de loi de programmation militaire est aussi tourné vers l’avenir dans le domaine des ressources humaines. Contrairement aux propos que j’ai entendus à plusieurs reprises – mais qui devaient faire partie des éléments de langage d’une formation politique –, les effectifs de l’État ne font pas l’objet d’arbitrages occultes entre le ministère dont j’ai la charge et celui de l’éducation nationale. Ce n’est pas du tout comme cela que les choses se passent. Je précise à cette occasion que les économies qui sont consenties par la défense seront réinvesties dans la défense, contrairement à ce que j’ai pu entendre. Nous avons des objectifs chiffrés, et la sanctuarisation financière sera respectée.

La réalité est qu’au regard du budget sanctuarisé dont je dispose, nous avons dû faire des choix entre l’impératif de conserver une ressource humaine dont chacun a salué avec raison la valeur, l’impératif d’équipement également reconnu par les uns et les autres, et l’impératif industriel. C’est dans ce cadre que l’on aboutit à une déflation de 23 500 postes, et non pas en les affectant à l’éducation nationale.

Ces déflations sont adaptées au contrat opérationnel prévu à l’horizon du Livre blanc. Les économies ainsi dégagées permettront de contribuer à l’équilibre et à la cohérence stratégique de l’ensemble. À titre d’exemple, les 4,4 milliards d’euros d’économies réalisées grâce à cette déflation des effectifs vont abonder l’effort de recherches et technologies consenti sur la durée de la LPM.

En réponse à Nicolas Bays, je souligne que le Livre blanc conforte la place de la réserve. Le budget de la réserve sera sanctuarisé au sein même du budget de la défense, et nous prévoyons une incitation particulière de la réserve citoyenne dans le domaine sensible de la cyberdéfense.

Permettez-moi de dire quelques mots du moral, puisque cette question a été évoquée par plusieurs intervenants. Pour ma part, je me rends au moins une fois par semaine parmi nos forces armées. Je n’y fais pas uniquement une prise d’armes. J’y passe du temps, et je rencontre les différents acteurs lors de tables rondes : officiers, sous-officiers, hommes du rang.

Je vais vous dire quelles sont leurs interrogations : la première est de mettre fin au désastre Louvois ; la deuxième est de résoudre la désorganisation chronique et les conséquences néfastes pour la vie quotidienne qui résultent de la mise en place précipitée des bases de défense. Cette organisation n’est pas totalement adaptée aujourd’hui, et crée des situations parfois ubuesques, et parfois désespérantes. La troisième interrogation porte sur la préparation opérationnelle et l’activité des forces, et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de renforcer la préparation opérationnelle et l’entretien programmé du matériel.

Il est incontestable, notamment, que Louvois pèse. Chacun sait la catastrophe que cela représente. J’ai reçu il y a quelque temps une question écrite, no 25388, rédigée de la manière suivante : « Monsieur le ministre, quand le système Louvois va-t-il être totalement opérationnel afin que nos militaires puissent être libérés de ces difficultés financières très préoccupantes pour eux ? » Je donne ici ma réponse : ce système ne sera jamais totalement opérationnel.

Mais le plus intéressant est que l’honorable parlementaire qui me pose cette question est un certain Hervé Morin.

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