Intervention de Édouard Fritch

Séance en hémicycle du 6 novembre 2013 à 22h00
Loi de finances pour 2014 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉdouard Fritch :

Monsieur le président, monsieur le ministre des outre-mer, monsieur le ministre du budget, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, cette année, les crédits alloués à la mission « Outre-mer » franchissent la barre symbolique des 2 milliards d’euros. Le groupe UDI tient à saluer cette progression, qui s’inscrit dans une certaine continuité et témoigne d’un engagement et d’un retour attendu de l’État aux côtés des ultramarins, quand d’autres budgets connaissent une régression. Félicitations, monsieur le ministre des outre-mer, et merci à vous, monsieur le ministre du budget.

Globalement, ce budget sait préserver les dépenses liées à des politiques que nous jugeons centrales pour le développement de nos départements et de nos collectivités.

C’est tout d’abord le cas du logement. La hausse pour 2014 de la ligne budgétaire unique et le maintien des dispositifs d’incitation devraient permettre de poursuivre les actions en faveur du logement. En outre-mer, il y a urgence à soutenir une politique ambitieuse en faveur de l’offre de logement, en Nouvelle-Calédonie comme en Polynésie.

L’autre priorité est l’emploi. Dans ce domaine, d’importants écarts subsistent entre l’Hexagone et l’outre-mer, qui connaît un taux de chômage global de plus de 25 %, qui touche surtout les jeunes.

C’est pour cela que nous devons préserver les dispositifs destinés à la jeunesse. Un objectif de 6 000 stagiaires en 2016 a été fixé dans le programme « SMA 6 000 ». Nous nous en félicitons, car le service militaire adapté et ce type de formations jouent un rôle clé pour l’insertion, notamment en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Mais nous devons aussi favoriser la formation professionnelle des jeunes ultramarins dans leur ensemble.

Je souhaiterais revenir à la Polynésie et remercier, au nom des Polynésiens, le Premier ministre pour l’avance de trésorerie qui vient de nous être accordée. Mes remerciements vont également à M. le ministre des outre-mer qui s’est – je le sais – impliqué fortement dans ce dossier pour le soutien de notre collectivité.

Monsieur le ministre, vous l’avez dit à la presse : ne pas donner ce signe-là, ce serait sanctionner une population. L’instabilité politique qui a dominé en Polynésie française entre 2004 et 2013 a profondément impacté l’économie de notre collectivité.

Les gouvernements successifs n’ont pas pris les mesures nécessaires au redressement et ont mené le pays à la banqueroute, comme l’a bien souligné notre collègue René Dosière dans son rapport, en rappelant l’insincérité des budgets depuis 2006.

Cette avance de trésorerie, remboursable sur deux exercices, nous permettra de payer les factures laissées par l’ancien gouvernement, et notamment celles dues aux communes. Nous pourrons ainsi concentrer nos efforts sur la poursuite du redressement engagée par le nouveau gouvernement dès sa prise de fonction.

Mes chers collègues, notre ministre des outre-mer a aussi déclaré ne pas vouloir sanctionner les Polynésiens, qui ont été appelés, par un relèvement des impôts et des taxes, à fortement contribuer au redressement.

Comment comprendre alors le coup de rabot de 3 millions d’euros sur la dotation globale d’autonomie alors que le Parlement avait voulu sanctuariser cette solidarité envers les Polynésiens pour avoir participé à l’effort de la dissuasion nucléaire et faire de la France une puissance respectée dans le concert des grandes nations ?

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