Intervention de Karine Berger

Séance en hémicycle du 8 octobre 2012 à 15h00
Programmation et gouvernance des finances publiques — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Berger :

Le groupe socialiste votera contre la motion de renvoi, pour deux raisons au moins – soit une minute par raison... (Sourires.)

Vous prétendez, monsieur le député, que le texte est une attaque à notre souveraineté, qu'il est incapable de réorienter la politique européenne. Entendez plutôt le message porté par François Hollande depuis juin dernier ! Pour la première fois depuis dix ans, et je vais peiner nos collègues de l'opposition, nous avons la main pour réorienter la politique européenne en changeant un cadre ultralibéral et en remettant la croissance, la taxation des transactions financières, la régulation financière au coeur de la construction européenne. Participez avec nous à cette réorientation ! Nous avons besoin de vous, nous avons besoin que cette réorientation soit portée par l'ensemble des forces progressistes et, croyez-moi, le texte que nous examinons en est la première étape.

Vous nous expliquez aussi que vous vous méfiez de la notion d'écart conjoncturel. Mais lorsque l'on commence à parler de déficit structurel, c'est que l'on admet qu'il existe un déficit conjoncturel, et donc que la politique keynésienne a un sens. Admettre l'existence d'un déficit structurel et d'un déficit conjoncturel, c'est admettre qu'il existe une croissance potentielle, donc une croissance qui n'est pas la croissance potentielle, et que Keynes avait raison dans son analyse.

Cela va peiner mes collègues de la droite de cet hémicycle, mais c'est cela, le vrai message. Nous serons ravis de discuter avec les ministres de l'économie et du budget des chiffres de croissance potentielle retenus dans les futurs projets de loi de finances et de la façon dont l'écart de croissance est évalué. Nous serons ravis de savoir si la France a des problèmes de demandes ou d'offre.

Pour une fois, le Parlement pourra mener le débat de manière claire en faisant intervenir tous les parlementaires sur le sujet. Profitons-en, c'est peut-être enfin la revanche de la politique keynésienne sur plusieurs dizaines d'années de politique libérale. C'est la raison pour laquelle le groupe socialiste ne votera pas la motion de renvoi. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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