Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 22 avril 2013 à 17h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises au mali débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Près de 6 000 de nos concitoyens étaient en effet sous la menace des groupes djihadistes qui fondaient sur Bamako. Cela méritait une réponse immédiate et forte ; notre pays l'a apportée.

Au-delà de cette réponse, c'est une action de reconquête de l'ensemble du pays qui a été engagée et il était important et essentiel que nous la menions jusqu'au bout. Cela a été fait avec réussite, professionnalisme, dynamisme et efficacité.

Nous pouvons constater qu'un certain nombre de pays nous ont apporté une aide importante. J'en citerai deux en particulier : l'Algérie, qui a su fermer sa frontière, quand son territoire aurait pu servir de base de repli aux djihadistes, mais aussi le Tchad, dont les forces ont montré une grande efficacité sur le terrain, notamment dans les actions menées dans l'Adrar des Ifoghas. Les soldats tchadiens ont payé le prix du sang et méritent de ce fait notre respect.

Aujourd'hui la situation militaire semble stabilisée et que les opérations ont été menées dans de bonnes conditions. Il est important maintenant de réfléchir sur la façon dont les choses vont se dérouler par la suite. La France apportera son soutien et sa contribution à la force internationale qui sera déployée dans le cadre de l'ONU, la MINUSMA. Elle maintiendra en outre sur place un certain nombre de troupes, qui stationneront le temps qu'il faudra pour mener cette opération à son terme dans de bonnes conditions.

Il est vrai que certains se sont fait l'écho des interrogations qui étaient les nôtres sur le peu d'empressement que nombre de nos partenaires européens ont montré pour nous accompagner sur le terrain au-delà des actions de formation. Il faudra que nous prenions la mesure de ces manquements. Ils montrent la nécessité de relancer la politique européenne de la défense et de faire en sorte d'avoir demain les moyens de continuer à intervenir ainsi.

La France a montré qu'elle pouvait aussi intervenir sur un plan tactique en faisant des opérations aéroportées, ce que nul n'avait fait depuis plusieurs décennies. Pour qu'elle conserve sa capacité à intervenir dans des opérations de ce type, il faudra que la programmation du budget de la défense pour les prochaines années intègre ces enjeux.

Un proverbe africain dit : « On n'est pas orphelin d'avoir perdu père et mère, mais d'avoir perdu l'espoir. » Alors que les Maliens avaient perdu souveraineté et intégrité face aux djihadistes, nous leur avons rendu l'espoir grâce à l'intervention que nous avons menée. Aujourd'hui, il reste à construire la paix et à promouvoir le développement, deux objectifs auxquels la France devra elle aussi contribuer, comme elle l'a fait pour la stabilisation du pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI et plusieurs bancs du groupe UMP.)

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