Intervention de Jean-Marie Tetart

Séance en hémicycle du 28 février 2013 à 15h00
Débat sur l'avenir des projets d'infrastructures de transport

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Tetart :

Monsieur le président, monsieur le ministre, réfléchir à l'avenir des infrastructures de transports, c'est avant tout réfléchir aux transports de l'avenir tant en milieu urbain que pour les liaisons pôle à pôle, région à région, c'est réfléchir aux exigences en termes de déplacements.

Réfléchir aux transports de l'avenir, c'est poser les options qui minimisent les rejets polluants de gaz à effet de serre et micropolluants, les consommations d'énergie fossile et la consommation d'espace agricole et naturel.

Réfléchir aux transports d'avenir, c'est imaginer un maillage territorial le plus large possible, organisant des continuités intermodales et multimodales.

Réfléchir aux transports de demain, c'est rechercher sécurité, accessibilité et confort, et développer des réseaux offrant la plus grande résilience et la plus grande robustesse.

Réfléchir aux transports de demain, c'est optimiser avec les mêmes infrastructures une réponse aux déplacements de travail, de loisirs et de tourisme.

Réfléchir aux transports de demain, c'est aussi ouvrir un débat : faut-il donner la priorité à la recherche de la vitesse et du temps de parcours minimum ou bien à la capacité de respecter réellement les temps de parcours et les horaires, quitte à être moins ambitieux ?

Réfléchir aux transports de demain, c'est réinventer le transport du fret et organiser d'une manière différente le dernier kilomètre pour l'approvisionnement des activités de centre ville.

Réfléchir aux transports de demain, c'est se poser la question de son financement, du partage de ce financement, et repenser les autorités organisatrices des transports. Dans ce domaine, tout reste à faire.

Nous aurions été très heureux d'apporter ces réflexions si nous avions été associés aux travaux du Schéma national des infrastructures de transport. Il est inacceptable que tel n'ait pas été le cas.

Réfléchir aux infrastructures de transport d'avenir, c'est aussi apporter des réponses les meilleures possibles aux besoins actuels de nos compatriotes. Les « pendulaires » de la région Île-de-France veulent bien entendre que l'on inaugurera en 2020 ou 2025 des lignes du Grand Paris ou du projet EOLE, ils veulent avant tout des résultats aujourd'hui.

Alors si le SNIT doit bien prendre en compte toutes ces infrastructures de transport coûteuses et aux procédures longues et incertaines, il doit aussi prendre en compte ce qui, à moindre coût tant en investissement qu'en maintenance et en entretien ultérieur, peut répondre à court terme comme à long terme à la plupart des préalables exposés précédemment : le développement de l'offre de bus et de celui d'une réelle politique cyclable

L'offre de bus saura rapidement adapter ses matériels roulants aux exigences de sobriété énergétique, de rejets polluants et d'accessibilité. Elle utilise des infrastructures routières existantes à aménager quelque fois en site propre mais pouvant la plupart du temps s'accommoder d'aménagements ponctuels et peu coûteux.

Le transport par bus est flexible par définition et adapté aux maillages les plus fins du territoire depuis les lignes pôles à pôles jusqu'aux lignes d'intérêt local. Il est un élément de déplacement multimodal qui peut inviter à laisser sa voiture loin des agglomérations dans des aires relais pour pénétrer de manière facilitée et privilégiée ces agglomérations jusqu'aux pôles d'emploi et aux gares. Il faut pour cela adopter un plan bus qui encourage les lignes pôle à pôle et qui programme l'ensemble des aménagements nécessaires allant des parcs relais en amont des agglomérations aux aménagements de voies réservées sur autoroutes et voies rapides dans les sections et horaires de congestion du trafic.

Je prends acte, monsieur le ministre, que vous vous êtes montré favorable à cette évolution par des études et expérimentations mais il faut les traduire dans une politique volontariste et programmée sur la durée du SNIT. Le financement des concessionnaires d'autoroutes doit être recherché. Il semble que, de leur coté, des propositions sont susceptibles d'être rapidement élaborées.

La politique cyclable est, quant à elle, une éternelle incomprise au niveau institutionnel et elle continue à attirer sarcasmes et sourires, y compris sur ces bancs. Malgré cela, les aménagements cyclables urbains locaux avancent, pris en charge par les collectivités locales.

En revanche, il importe de s'interroger sur la progression de la mise en oeuvre du schéma national véloroutes et voies vertes adopté par un comité interministériel pour l'aménagement du territoire en 1998 et révisé en 2010. Ce schéma repose sur l'ambition de créer près de 20 000 kilomètres de voies vertes dont 38 % sont déjà réalisées. Adopté par un CIAT, il doit au minimum être pris en compte par le SNIT.

Ce schéma propose un maillage national décrit et cartographié. Des itinéraires emblématiques comme la Loire à vélo…

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