D'après le rapport Erhel, les métiers du BTP – bâtiment et travaux publics – sont des métiers de « deuxième ligne ». L'indexation est une solution ; c'est même la solution. Le salaire moyen, dans ce secteur, est de 1 100 euros, et une note produite par la DARES – direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques – en octobre 2021 évoque une « forte poussée des tensions » résultant « d'un problème d'attractivité ». Elle nous dit également que « l'apaisement des difficultés de recrutement […] pourrait […] passer par […] la revalorisation des salaires ». Par conséquent, revalorisons les salaires du BTP !
Les femmes attendront encore !
Il vise à ajouter l'objectif 7, « Relever le défi du changement climatique », au programme 178, lequel serait complété par un indicateur relatif au lancement de programmes de recherche. En effet, le changement climatique nécessite des actions générales de prévention et de diminution de ses causes, mais aussi une adaptation à ses conséquences. Aussi, le lancement de programmes de recherche visant à adapter nos armées au changement climatique doit être évalué.
C'est scandaleux !
Ce n'est pas ce que j'appelle une formation. Au cours de ma carrière professionnelle, j'ai également été formatrice ; la formation consiste en un échange entre êtres humains, non en une session devant un écran.
Depuis hier, j'écoute attentivement les débats. Il se trouve qu'avant d'être députée, j'ai été militante dans une association féministe et que j'ai accompagné de nombreuses femmes dans des dépôts de plainte. Or ce que j'entends depuis hier me scandalise car, en réalité, les femmes sont la plupart du temps très mal accueillies au commissariat. Monsieur le rapporteur, vous venez à l'instant d'évoquer la formation. Les policiers avec qui j'ai travaillé dans ma circonscription m'ont expliqué comment elle se déroulait : deux heures devant un écran d'ordinateur à regarder défiler des PowerPoint !
Par ailleurs, la députée du groupe Rassemblement national qui vient de prendre la parole a dit en commission des lois que les sanctions étaient plutôt réservées à des actes commis contre des femmes étrangères. Je ne supporte pas que dans cet hémicycle ,
on opère une distinction entre les femmes françaises et les femmes étrangères. Toutes les femmes ont le droit d'être protégées ; toutes les femmes, sans exception.
y compris celles dont les principes religieux interdisent cet acte. En effet, lorsqu'on se retrouve face à une perspective aussi vertigineuse que celle de devenir mère alors qu'on ne le désire pas,…
…on n'est plus guidé par des principes ou des croyances en particulier. On est guidé par des aspirations humaines que nous partageons toutes et tous : la volonté de choisir notre propre vie, de vivre dignement.
Ils savent très bien qu'il leur suffira de payer une certaine somme ou de prendre un billet d'avion pour l'étranger, et leur problème sera réglé.
…et appelé à son déremboursement. D'autres ont même affirmé qu'ils étaient pour l'abrogation de ce droit s'ils arrivaient un jour au pouvoir.
La capacité des femmes à disposer librement de leur corps et de leur vie n'est-elle qu'un jeu pour vous ? Vous savez, je ne vous pose pas cette question à la légère. Je vais vous lire le témoignage de Josette, une femme de Dordogne qui m'a raconté son histoire.
Et ce chiffre ne change quasiment pas selon l'appartenance politique : les électeurs et électrices du Rassemblement national et des Républicains sont tout aussi favorables à cette mesure que les électeurs et électrices de gauche.
…alors même que vous vous opposez à une mesure qui permettrait simplement de mieux protéger ce droit, sachez que nous ne sommes pas dupes.
La droite conservatrice, réactionnaire et misogyne, opposée aux droits des femmes, montrera son vrai visage aujourd'hui, et les femmes de France vous regardent.
Commençons par un petit problème arithmétique : sachant que, sur les 577 sièges que compte cet hémicycle, 215 sont occupés par des femmes, et qu'en France, une femme sur trois avorte au cours de sa vie, combien de femmes qui voteront aujourd'hui pour ou contre notre proposition de loi ont eu ou auront recours à l'avortement ? La réponse, c'est 71. Parmi nous, 71 femmes ont avorté ou avorteront. Si j'avais un peu plus de temps devant moi, je vous donnerais des estimations plus précises, par groupe politique. Au sein du groupe Rassemblement national, par exemple, on dénombre trente-trois femmes : on peut donc estimer qu'environ onze d'entre elles ont avorté ou ...
Car oui, les femmes de droite avortent aussi, y compris celles dont les amis comparent l'avortement à un génocide ,
L'avortement est crucial pour les femmes. La preuve, c'est qu'elles sont tout aussi nombreuses à avorter lorsque l'IVG est interdite. Elles sont donc prêtes à mettre en danger leur santé, voire leur vie, en pratiquant des IVG clandestines non sécurisées. Avant la loi Veil, environ 250 femmes mouraient chaque année en France des suites d'un avortement. Celles qui ne mouraient pas étaient nombreuses à souffrir de conséquences graves sur leur santé : des septicémies, des hémorragies, voire parfois la stérilité définitive. Celles qui ne parvenaient pas à avorter, quant à elles, pouvaient voir leur vie entièrement bouleversée et, parfois, détruite. C'est pour ...
Combien d'entre vous ont une fille à la maison et seront bien contents qu'elle puisse accéder librement à l'avortement le jour où elle en aura besoin ?
En fait, en écoutant les débats sur cette question depuis quelques mois, je suis frappée par une certaine hypocrisie. L'hypocrisie de ces députés qui sont prêts à voter contre une meilleure garantie du droit à l'IVG, simplement parce qu'ils et elles savent très bien que si ce droit est un jour menacé, ce ne sont pas eux ni leurs proches qui auront à en subir les conséquences.
L'hypocrisie, aussi, de ces députés qui osent affirmer, encore et encore, que le droit à l'IVG n'est pas menacé en France, qu'aucun parti politique ne souhaite s'y attaquer, que nous importons un débat qui serait totalement étranger à la France. Et pendant ce temps, mes collègues et moi recevons à l'Assemblée un courrier d'une organisation anti-IVG contenant un fœtus en silicone, qui nous explique qu'avorter est un crime. Ce sont là des méthodes et une rhétorique qui n'ont rien à envier aux mouvements pro-vie américains.
Cette même organisation anti-IVG a organisé, hier soir, une conférence au Parlement européen à Strasbourg, sur le thème « S'opposer à l'IVG en Europe et aux États-Unis : la voie à suivre ». Ici même, à l'Assemblée, plusieurs membres d'un groupe de 89 députés se sont exprimés contre l'avortement au fil des années et jusqu'à récemment. Certains d'entre vous ont qualifié l'IVG de génocide…
Mais bien entendu, aujourd'hui, devant nous, vous ne tenez pas le même discours. Vous avancez toutes sortes de raisons techniques et juridiques pour voter contre la PPLC. Mme la rapporteure a très bien expliqué que vos arguments ne sont pas valables. Nous savons toutes et tous que la véritable raison pour laquelle vous vous y opposez, c'est que vous êtes contre l'IVG. D'ailleurs, les innombrables amendements d'obstruction que vous avez déposés le montrent très bien : votre but n'est pas d'améliorer le texte.
C'est simplement d'empêcher qu'il soit voté et même débattu. Vous semblez vous être bien amusés en rédigeant certains amendements. Vous proposez de remplacer ou de compléter la PPLC par des articles sur la procréation médicalement assistée – PMA – ou sur les droits des étrangers qui n'ont aucun rapport avec elle. Vous proposez de remplacer le titre de notre proposition de loi par « Proposition de loi constitutionnelle visant à laisser croire que l'IVG serait remise en question en France ».
« C'était en 1960, j'avais 14 ans. Un soir, je vois ma maman dans la baignoire, toute pâle. Elle avait 36 ans. Je me rappellerai toujours son regard apeuré. Mon père a appelé une ambulance, et c'est la dernière fois que j'ai vu ma mère. Elle est décédée trois semaines plus tard à l'hôpital de Strasbourg. À l'époque, je ne comprenais pas. On m'a juste dit qu'elle était morte d'une septicémie. J'ai été obligée de quitter l'école et de m'occuper de mes cinq frères et sœurs jusqu'à mes 20 ans. Ce n'est qu'à 20 ans, en discutant avec ma tante, que j'ai compris que ma mère était décédée d'un avortement. À l'époque, évidemment, il était interdit ...
Vous savez, sur ce sujet, je ne peux pas parler avec autant de détachement et d'assurance que vous. Je ne parviens pas à mettre de côté tous les signaux d'alerte qui nous poussent, mes collègues et moi, à vouloir mieux protéger notre droit à l'IVG contre les soubresauts électoraux. Oui, nous avons peur de voir revenir un temps où nous serons à nouveau contraintes de mettre nos vies en danger pour avorter. Un temps où les hommes pourront à nouveau décider de nos propres destins. Pensez-vous vraiment que notre inquiétude ne mérite pas d'être prise au sérieux, alors même que les femmes de tant de pays autour de nous sont en train de vivre précisément ce que ...
Tous les groupes politiques qui défendent de manière générale l'IVG et les droits des femmes ont déclaré qu'ils voteraient notre proposition de loi constitutionnelle. Bien entendu, certains ont émis des réserves ; ils ont déposé des amendements. Mais ils la voteront. Quant à vous, qui cherchez à tout faire pour qu'elle ne passe pas, qui osez vous présenter comme favorables au droit à l'IVG,…
On ne demande pas à une personne bénéficiaire du RSA de rembourser le montant perçu une fois qu'elle a retrouvé du travail
– même si nous savons que certains d'entre vous n'attendent que ça.
Je voudrais apporter une précision concernant le chiffre de vingt-trois décès donné par ma collègue. Souvent, des hommes se suicident après avoir tué leur femme.
Vous l'avez constaté, nous demandons la remise de plusieurs rapports. Militante féministe, j'ai reçu au cours des dernières années de nombreuses femmes confrontées aux situations dont nous traitons aujourd'hui. Des dispositifs sont mis en place, j'en conviens, mais il faut en évaluer les résultats, ce à quoi nous servent les rapports. En l'espèce, il me paraîtrait intéressant de savoir où nous en sommes en matière de formation continue et obligatoire de l'ensemble des fonctionnaires du service public de la sécurité et des professionnels de santé. Il faut former de mieux en mieux tous nos acteurs et donc les policiers, les gendarmes. Pour avoir été en ...
La proposition de loi que nous examinons vise à instaurer une aide financière d'urgence pour les victimes de violences conjugales. À première vue, c'est une bonne chose, car beaucoup de femmes qui viennent de quitter leur compagnon violent se trouvent face à des dépenses immédiates qu'elles ne peuvent pas assumer. La précarité et les incertitudes financières sont l'une des raisons qui empêchent les victimes de partir, ou qui les poussent à retourner auprès de leur agresseur. Cependant le dispositif, tel qu'il nous est présenté, est hautement insatisfaisant pour plusieurs raisons. D'abord, le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et ...
Pourquoi la solidarité nationale ne s'appliquerait-elle pas également pour une femme victime de violences ? Les violences conjugales, au même titre que la pauvreté, sont un phénomène structurel.
Leur prise en charge exige des réponses ambitieuses et sociales, non des mesures qui font peser la charge financière de l'aide sur les épaules des victimes. Si ce dispositif nous pose problème, c'est aussi parce qu'un prêt peut engendrer des difficultés supplémentaires à moyen terme pour ces femmes. Laissez-moi vous présenter les choses autrement : imaginez-vous qu'une banque accepte d'accorder un prêt à une personne en pleine séparation, sans logement, sans travail, avec des enfants à charge ? Bien sûr que non. Les banques savent très bien qu'une telle personne a peu de chance d'être à même de rembourser la somme dans des délais raisonnables. Si c'est ...
S'ils figurent bien dans les statistiques, ils ne meurent donc pas forcément sous les coups de leur conjointe. J'ajoute que les enfants sont comptabilisés eux aussi.
Par cet amendement, nous demandons que soit remis au Parlement un rapport examinant les nécessaires créations de places d'hébergement en centres dédiés et spécialisés à destination des victimes de violences conjugales. Dans un rapport de novembre 2021, la Fondation des femmes indique qu'une femme victime de violences sur six, soit 20 000 femmes, a besoin d'accéder à un hébergement dans le parc social chaque année. Or environ quatre femmes victimes de violences sur dix ne se voient proposer aucune solution d'hébergement quand elles en font la demande ; seulement 12 % des demandes aboutissent à une orientation vers une place adaptée à leurs traumatismes. La ...
Dans les départements ruraux, comme celui dans lequel j'habite, trouver une place d'hébergement est un réel problème pour les femmes. Vous soulignez que des places ont été créées, et je l'entends. Toutefois, les femmes qui habitent dans de tout petits villages – où qu'ils soient situés sur notre territoire – ont de grandes difficultés à prendre la décision de quitter leur conjoint violent lorsqu'elles savent qu'on ne leur proposera pas de place d'hébergement. Un rapport permettrait de savoir où se trouvent les places et s'il y en a réellement en milieu rural. De mon point de vue, les places sont pour beaucoup créées en milieu urbain.
Je suis, comme mes collègues, sidérée par le déroulé des débats dans l'hémicycle.
Des centaines de femmes de ma circonscription m'ont décrit leur parcours professionnel. Je tiens à vous faire part de quelques-uns de leurs témoignages. Pascaline, 52 ans ,
raconte : « J'ai des difficultés à accéder à l'emploi, alors la retraite… À 50 ans, j'ai fait un bilan de compétences : après deux stages d'observation des métiers qui ont confirmé mes capacités, je me suis orientée vers une carrière dans le social. Il fallait faire une formation pour prétendre à des postes. Malheureusement, le financement de cette formation m'a été refusé. » Deux ans plus tard, Pascaline est toujours au chômage. Kemissa, ouvrière dans un abattoir, explique : « C'est un travail difficile, car on est toute la journée debout dans le froid, parfois pendant dix heures. Je commence à cinq heures quarante le matin. On a mal aux épaules, ...
Je ne pense déjà pas arriver à 60 ans – ou alors à quatre pattes. On ne sortira pas indemnes de l'abattoir. On arrive à travailler jusqu'à un certain âge, mais après, c'est impossible physiquement. » Océane, 30 ans, employée dans un hypermarché, témoigne : « J'étais affectée au libre-service frais – mise en rayon, passage de palettes, travail en chambre froide : c'est de la manutention. »
Comme mes collègues l'ont souligné, nous touchons en moyenne 25 % de salaire en moins et nous percevons des retraites inférieures de 40 %. C'est inadmissible !
La grande historienne Françoise Héritier disait…
Je vais reprendre l'histoire de Pascaline que j'ai commencé à vous raconter hier car vous ne m'avez pas bien entendue tant il y avait alors de brouhaha dans l'hémicycle. Vous n'en avez pas entendu, notamment, la conclusion. Pascaline dit en effet : « Je découvre la pénibilité de la recherche d'emploi à 52 ans. Le recul de l'âge légal de départ à la retraite ne fera que prolonger mon calvaire. » Votre réforme créera 90 000 chômeuses et chômeurs seniors. Voilà ce qui nous attend. Pendant ce temps, comme mes collègues viennent de le rappeler, TotalEnergies, BNP Paribas et les autres entreprises du CAC40 se gavent et Bernard Arnault affiche un record de ...
Votre projet de société repose sur l'idée que nous devrions travailler plus parce que nous vivons plus vieux. Le nôtre est différent : il repose sur l'idée que nous devrions travailler moins pour vivre mieux.
Car oui, c'est possible. La vérité, c'est que nous ne voulons pas de votre réforme. Le 7 mars et les jours suivants – notamment le 8 mars –, j'appelle toutes les femmes et tous les hommes à descendre dans la rue car c'est là que nous la rejetterons.
« Pour des raisons de santé, je suis en cours de licenciement pour inaptitude. » À 30 ans ! « Je ne tenais plus, je n'en pouvais plus. » Vous devriez porter une attention particulière aux femmes : nous trimons depuis des décennies et nous subissons toujours une inégalité par rapport à vous, messieurs.
On va parler des superprofits.
Pendant la crise sanitaire, on vous a entendu vous lamenter faussement sur le sort des Français. Le Gouvernement faisait semblant d'applaudir les soignants, de parler de la précarité et de pleurer sur le sort des étudiants qui faisaient la queue pour s'acheter de quoi manger. Les femmes, prétendait Mme la Première ministre, seraient gagnantes. Désormais, on le sait, elles y perdront deux fois plus que les hommes, leur report sera deux fois plus élevé et elles perdront leurs trimestres pour congé de maternité. M. Riester a admis la vérité : elles seront perdantes ! Les grands groupes, les milliardaires, s'enrichissent sur le dos du peuple et vous, vous refusez de ...