Intervention de Grégory Burlinchon

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 14h05
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Grégory Burlinchon, directeur outre-mer Altice-SFR :

Vous avez mentionné l'absence de concurrence sur le marché de gros. Le principal marché de gros qui nous occupe sur les infrastructures, c'est l'hébergement des pylônes où il y a une concurrence entre les différents opérateurs. Nous n'avons donc pas de sujet ici.

En ce qui concerne la fibre optique, entre les offres d'Orange et les offres des délégataires de service public (DSP), on n'a pas de limitation sur notre capacité à développer les réseaux, du point de vue d'Altice-SFR.

Vous aviez un autre point sur l'amortissement des pylônes. Nos parcs de pylônes commencent à être âgés. Comme cela a été mentionné, on opère dans des territoires où les conditions climatiques, notamment la salinité, sont très éprouvantes. À l'occasion de nos préparations sur le déploiement des réseaux 5G, avec des équipements beaucoup plus lourds, tous les opérateurs d'infrastructures doivent réengager des sommes conséquentes dédiées au renforcement de leur pylône.

Sur la baisse des coûts de technologie pour ce qui concerne le réseau radio, ce n'est pas vrai. C'est vrai pour une sous-technologie. Quand on déploie un nouveau site mobile, on n'y déploie plus seulement la 2G et la 3G comme il y a quelques années, mais différentes bandes de fréquences de 4G et de 5G. En pratique, on constate, au niveau des coûts de nos équipements, que le coût est à peu près le double pour un nombre de fréquences qui est « fois quatre » ou « fois cinq ». Mais en termes d'investissement par pylône, on investit plus que dans le passé.

Vous avez posé une question sur les différences de prix entre Free et les autres opérateurs. À La Réunion, on est aligné, pour ce qui nous concerne, avec Free et son offre à 9,99 euros. Pour ce qui concerne les Antilles-Guyane, notre tarif se situe à 12,99 euros, mais avec une abondance de datas différente puisque nous offrons 150 gigaoctets.

Les câbles sous-marins, ce n'est pas qu'une question d'existence d'un câble sous-marin compétitif. Nous avons tous des obligations de continuité d'activité, notamment pour les opérateurs mobiles de services d'urgence. En pratique, nous sommes amenés à utiliser tous les câbles sous-marins disponibles, que ce soit ceux de GCN ou d'autres. Je pense que ce qui compte, c'est qu'il y ait des initiatives de construction telles que celles développées par Orange. Pour notre part, on se source sur tous les câbles sous-marins possibles.

Le fait d'avoir un câble sous-marin public, à mon avis, ne changerait pas grand-chose. Il y a déjà suffisamment d'émulation. Quand on parle d'un câble sous-marin, il faut savoir qu'il y a plusieurs acteurs. Si je prends l'exemple du Système de fibres des Caraïbes orientales – East Caribbean Fiber System (ECFS), un câble qui passe par à peu près toutes les îles des Caraïbes, on peut se sourcer à la fois directement auprès d'Orange, mais aussi de Cable & Wireless, et donc passer des appels d'offres via nos services d'achat pour tirer le meilleur de la concurrence. Il existe suffisamment d'acteurs capables de vendre des capacités sur les câbles sous-marins pour que ce ne soit pas un frein au développement des réseaux. Cela n'enlève rien au fait que c'est un surcoût de l'ordre de quelques euros par abonné fixe, puisque ce sont principalement ces abonnés qui consomment de la capacité. Les abonnés au forfait mobile en consomment, mais dans des proportions bien moindres. Le delta qui existe entre la métropole et les DOM doit-il être compensé par des subventions ? La question reste ouverte.

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