Intervention de Francis Amand

Réunion du jeudi 11 mai 2023 à 17h30
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Francis Amand, chef de mission de contrôle économique et financier, ancien médiateur des relations commerciales agricoles, délégué interministériel à la concurrence dans les outre-mer :

Je voudrais d'abord vous remercier de me permettre d'apporter ma contribution à la compréhension des problèmes économiques et à la recherche de solution pour les départements d'outre-mer (DOM).

Mon propos liminaire sera plutôt court puisque vous m'avez envoyé un questionnaire, que je trouve pertinent et complet. Autant aller directement aux réponses que je peux vous apporter, que je pourrai compléter par des réponses écrites au terme de cette audition.

Ma conviction est que les départements d'outre-mer sont un atout et une chance pour la France. C'est un atout culturel, diplomatique et scientifique. Ces départements pourraient aussi être un atout économique, pour autant que l'on valorise les nombreux potentiels ultramarins.

Ma deuxième conviction est que ces atouts ne bénéficieront à l'ensemble de la communauté française que si on assure aux concitoyens ultramarins des conditions équivalentes à celles des métropolitains. C'est fort de ces convictions que j'ai accepté ma mission, fin 2018-début 2019, consistant à essayer de développer la concurrence dans les marchés ultramarins. Je rappelle que cette mission visait à donner corps à une promesse que le Président de la République avait faite à ses interlocuteurs ultramarins qui stigmatisaient le déficit de concurrence et l'empire des grands groupes sur les départements. Dès lors que cela provenait d'une volonté du Président de la République, je pouvais dès lors considérer que les moyens nécessaires seraient disponibles pour la réussite de ma mission.

L'exécution de ma mission n'a pas été aussi idyllique que ce que j'avais imaginé, je vous le concède tout de suite. Mon action a été relativement modeste, mais pas absente, même si elle n'a pas été extrêmement visible. En tout état de cause, elle a été moins importante que celle que j'aurais voulu pouvoir mener, parce que la question des moyens est cruciale. Ce qui est certain, c'est que mon action n'a pas été spectaculaire, mais je ne prends pas cela comme un défaut parce que je pense qu'il ne faut pas faire du spectaculaire. Les problèmes de pouvoir d'achat ultramarins doivent être résolus dans le long terme et par le biais d'une action permanente, constante, de détails spécifiques aux problèmes et menée en collaboration avec les forces vives des départements d'outre-mer. Le spectaculaire qui consiste à dire que l'on va tout de suite tout résoudre n'est pas une réalité. Les problèmes sont anciens, bien analysés en théorie et même en pratique. Il n'y a pas de recette magique pour, tout d'un coup, ramener le pouvoir d'achat ultramarin au niveau du pouvoir d'achat métropolitain, lui-même très variable d'une région à l'autre, avec des difficultés spécifiques. Donc action modeste, mais importante malgré tout, derrière le rideau – si je puis dire. Une action non spectaculaire en somme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion