Intervention de Max Dubois

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 15h30
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Max Dubois, ancien conseiller spécial du ministre délégué chargé des outre-mer :

Merci de m'avoir posé cette question, qui me permettra de passer un moment très agréable.

Lorsque je suis nommé conseiller spécial du ministre délégué chargé des outre-mer, je comprends bien que je ne me ferai pas que des copains : la toute première chose que je fais, début août 2022, est donc de prendre contact avec M. Vigouroux, qui est alors président de l'Institut Pasteur et, surtout, déontologue du ministère de l'intérieur et des outre-mer. Je lui demande un rendez-vous, qu'il m'accorde. Je lui expose ma situation de président d'association tout juste nommé en cabinet ministériel et n'ayant pas que des amis. Je lui explique aussi que je ne veux pas de conflits d'intérêts – je ne suis pas le perdreau de l'année. M. Vigouroux m'écoute très gentiment et m'explique que c'est au ministre de déclencher la procédure. Je demande alors à Jean-François Carenco de saisir M. Vigouroux afin que ce dernier m'aide à déterminer les éventuels conflits d'intérêts auxquels je pourrais être exposé. Alors que je lui exprime cette demande à deux reprises, Jean-François Carenco n'y donne pas suite. Les choses traînent un peu. Fin septembre, je décide alors d'envoyer à M. Vigouroux, avec accusé de réception, la totalité des documents juridiques et comptables qui me concernent à titre personnel et qui concernent tant la société que je dirigeais que l'association R&DOM. Cependant, il n'est toujours pas saisi officiellement : il me répond donc qu'il a regardé les documents, mais cela s'arrête là.

Au mois de décembre commence à circuler un mail aussi peu amène que le courrier de M. Gouyé, président de Banamart, que vous avez évoqué. On y explique en quoi ce voyou de Max Dubois n'a pas rempli ses obligations auprès de la HATVP – le mot n'est pas employé, mais on n'en est pas bien loin. De toute urgence, entre Noël et le Jour de l'an, j'appelle la HATVP, où je tombe sur M. Lelaquet ; je lui explique que je ne veux pas d'emmerdes et je lui demande de m'accorder un rendez-vous d'urgence. Je le rencontre donc le 28 décembre. Je lui explique toutes les démarches que j'ai faites et lui demande pourquoi je n'ai pas été appelé. Il me répond que je suis effectivement sur la liste des gens à rencontrer, mais que la Haute Autorité fait d'abord le tour des ministres, puis des directeurs des cabinets, avant de se pencher sur la situation des conseillers spéciaux. Si je ne les avais pas appelés, ils m'auraient donc contacté en janvier ou en février.

Ce rendez-vous, je m'y rends en ayant préparé tous les documents nécessaires et accompagné de ma fille, une brillante élève de l'Institut d'études politiques de Paris dit Sciences Po qui connaît la capacité de son père à oublier un papier par-ci par-là. La HATVP se saisit de l'ensemble et revient vers moi deux ou trois fois. Elle confirme que mes déclarations sont conformes, sous réserve de petites erreurs – une information inscrite dans une colonne plutôt que dans une autre. J'ai évidemment gardé tous ces documents, que j'ai confiés à mon avocat. À aucun moment je n'ai été hors la loi – ni moi, ni l'association R&DOM.

Début janvier, Jean-François Carenco me dit qu'il a rencontré le président de la HATVP – M. Migaud, un immense professionnel, d'une intégrité absolue – et que tout a l'air conforme – ce que je sais, puisque M. Lelaquet me l'a déjà dit. Je le répète, c'est de ma propre initiative que je suis allé voir la HATVP, comme précédemment le déontologue M. Vigouroux.

Aussi les écrits de M. Gouyé sont-ils profondément diffamatoires. Cet individu déclare publiquement que j'aurais omis de faire des déclarations à la HATVP. Or, contrairement aux déclarations des ministres, celles des conseillers spéciaux ne sont pas rendues publiques. Par quel moyen M. Gouyé, de Banamart, aurait-il donc pu savoir que je n'aurais pas satisfait à mes obligations ? Où est-il allé chercher ses informations pour me traîner ainsi dans la boue ? On a essayé de me salir, par un bout ou par un autre, parce que mes interventions répétées gênaient beaucoup.

J'ai été consultant mais je ne le suis plus depuis des années. J'ai fondé une entreprise, Max Dubois Consultant, qui aide les entreprises électro-intensives à réaliser des économies d'énergie. À ma nomination au cabinet de M. Carenco, intervenue officiellement je crois le 25 août, je me suis immédiatement déporté : j'ai démissionné de mes fonctions de président de cette entreprise, de même que de mon mandat de président de R&DOM. C'est mon beau-fils qui a pris la tête de l'entreprise.

Max Dubois Consultant est un cabinet composé de jeunes ingénieurs talentueux travaillant à réduire la consommation électrique des centres de données ou data centers. Ai-je eu des clients outre-mer ? Il faudrait déjà qu'au moins un acteur là-bas remplisse le critère de base pour être accompagné par mon entreprise, à savoir dépenser plus de 20 millions d'euros d'électricité par an. Aussi, j'affirme – j'ai prêté serment tout à l'heure – que je n'ai jamais réalisé un centime de chiffre d'affaires dans les collectivités d'outre-mer. Du reste, je connaissais le risque : je n'allais pas chercher à faire 10 000 euros de chiffre d'affaires outre-mer pour qu'on m'en fasse une grosse corde à pendre au gibet des grands monopoles !

C'est très clair : si la HATVP avait eu quoi que ce soit à me reprocher, vous savez comme moi que j'aurais été convoqué par la justice et que mon dossier serait entre les mains de M. le procureur. Aux dernières nouvelles, je n'ai pas été convoqué par ce dernier. Par contre, moi, je convoque M. Gouyé devant la justice – mon avocat est en train d'entreprendre les démarches nécessaires. Je suis très en colère contre cet individu, dont l'action m'a porté un immense préjudice. Voyez : je me retrouve devant la représentation nationale à essayer de prouver que je ne suis pas un escroc, pour la seule raison que j'ai été montré du doigt par M. Gouyé ! Imaginez !

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