Intervention de Max Dubois

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 15h30
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Max Dubois, ancien conseiller spécial du ministre délégué chargé des outre-mer :

Il y a pléthore de documents. Plusieurs conciliations ont eu lieu au tribunal de commerce, le préfet a convoqué les parties, un plan de restructuration a été proposé, le Ciri a eu le dossier en main. Je ne peux pas demander à ce dernier le double du contrat qui a été passé, d'autant plus qu'une partie peut être confidentielle car relevant du secret des affaires, mais tous mes propos sont parfaitement vérifiables. Il y a eu également des articles de presse.

Je me sens souvent tenu de préciser que je ne « cible » pas GBH. Je n'ai rien contre ce groupe prospère et je trouve parfaitement normal qu'une entreprise doive faire des bénéfices, pour rémunérer à la fois le travail et le capital. Mais en l'occurrence, nous n'avons aucun garde-fou. S'agissant de petits territoires, un groupe fortement doté en capital peut assez vite se retrouver en position monopolistique ou oligopolistique – même si je ne prétends pas que ce soit facile : GBH œuvre depuis soixante ans, cela ne lui est pas tombé du ciel ! Il n'en reste pas moins que, faute de garde-fou, le groupe a pris une position beaucoup trop importante.

D'autres ont essayé de résoudre ce problème. La loi d'orientation du commerce et de l'artisanat, dite « loi Royer », du 27 décembre 1973, est la première visant à encadrer ce secteur. En 1993, un député réunionnais, André Thien Ah Koon, a fait adopter un amendement tendant à limiter à 25 % des surfaces commerciales d'un département d'outre-mer la possibilité d'extension d'un opérateur. La loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008 a, me semble-t-il, abrogé cette disposition, dont je considère qu'elle aurait d'ailleurs dû plutôt porter sur le chiffre d'affaires. Quoi qu'il en soit, cette préoccupation existait déjà à l'époque.

De la même manière, les Calédoniens ont pris en 2013 une loi du pays, dite loi antitrust, que le Conseil constitutionnel a validée. Il s'agissait de réagir à la situation d'alors sur le territoire, notamment à Nouméa, où l'on retrouve GBH, qui disposait de 50 % des surfaces commerciales. Eux aussi ont fixé une limite à 25 %, comme vous l'avez observé par ailleurs, monsieur le rapporteur, dans le document préparatoire à cette audition.

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