Intervention de Stéphane Sanz

Réunion du jeudi 13 avril 2023 à 9h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Stéphane Sanz, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion :

Je vous remercie de nous donner la parole au sujet de la problématique du logement en outre-mer. Je ne parlerai que de La Réunion, étant le président de la Fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion. Les précédents intervenants ont déjà soulevé la problématique et ce qu'ils reportent sur le logement social se porte également sur le logement privé. Nous constatons une forte augmentation des coûts, due à la crise sanitaire et au conflit entre l'Ukraine et la Russie. Ces évènements n'ont pas facilité l'accès à une partie de nos matériaux et en ont fortement augmenté le coût. Les répercussions sur les coûts de construction ont été assez violentes, que ce soit pour le logement libre ou le logement social. La Fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion fait partie des constructeurs de logements sociaux en vente en l'état futur d'achèvement (VEFA) pour les bailleurs sociaux locaux.

Nous rencontrons également une problématique de foncier, vous l'avez rappelé. Le foncier se fait rare, nous sommes sur une île, entre mer et montagne. L'arrivée de l'objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) à La Réunion nous fait poser de nombreuses questions sur ce qu'il sera encore possible de construire dans les prochaines années. Nous espérons observer une baisse du prix des matériaux dans les prochains mois afin de soulager une partie des coûts de travaux. L'augmentation de 18 à 19 % entre 2018 et 2021 n'a pas été suivie dans les coûts de vente. Nous sommes quand même très proches de la limite du marché. Comme vous le savez, nous avons rencontré en début d'année des problématiques liées au financement de ces logements. Une part importante de nos logements n'a pas pu être financée, ayant conduit à des problèmes de vente et ayant obligé une partie des promoteurs à ralentir leur activité. Cette situation contribue à une espèce d'augmentation du coût des logements. Selon la règle de l'offre et de la demande, ce qui est rare est très cher et les ménages ne parviennent pas forcément à se loger convenablement. On nous remonte régulièrement dans nos réseaux de vente que les jeunes couples percevant une rémunération individuelle entre 2 000 et 2 200 euros ne trouvent pas de logement du fait que les banques ne les accompagnent pas à cause des prix de vente. Il ressort que près de 35 % des dossiers de réservation – nous ne faisons que de la VEFA – ont été annulés en raison notamment des problèmes de financement liés à l'augmentation des coûts de travaux, qui ont fortement influencé les coûts de vente. Les banques ne peuvent plus assurer leur suivi normal.

Nous travaillons en collaboration avec les bailleurs sociaux et nos collègues de la FFB locale, représentée aujourd'hui par Stéphane Brossard, en vue de trouver des solutions. J'ai entendu l'une des personnes évoquer le retrait de la norme « CE » et nous le demandons de vive voix depuis des années. Vous avez pris l'exemple du Brésil mais, à notre échelle, l'Afrique du Sud serait un fournisseur. Ce pays construit également des logements et son marché ne semble pas s'écrouler. Peut-être y trouverions-nous des matériaux avec lesquels travailler. Nous cherchons toutes les solutions possibles et restons ouverts à la discussion.

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