Intervention de Angèle Dormoy

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Angèle Dormoy, présidente de la chambre consulaire interprofessionnelle (CCISM) de Saint-Martin :

À Saint-Martin, nous ne sommes concernés ni par la TVA ni par l'octroi de mer.

À Saint-Martin, nous n'avons pas de grands groupes. Seules huit entreprises, telles qu'EDF, la collectivité et quelques hôtels, emploient plus de cinquante salariés. Les grands groupes ne sont pas obligés de s'immatriculer chez nous.

Concernant l'ouverture des marchés, Monsieur Gumbs, nous rencontrons des difficultés comparables à celles de la Guyane en matière de coûts de production et de normes, qui créent des freins et entraînent des concurrences déloyales. Déjà un peu en concurrence avec notre sœur, la partie hollandaise, nous mesurons les limites des transferts ou de la collaboration.

En tant que membres du réseau caribéen Caricham, nous cherchons à améliorer nos capacités d'exportation et à envisager le positionnement de Saint-Martin en matière d'importation dans la Caraïbe. Des propositions devraient sortir d'ici quelques mois du procédé en cours.

Nous avons identifié plusieurs causes de vie chère. La première est le coût du fret et des transports. Sans avoir la possibilité d'étudier la structuration des marges, nous constatons une augmentation continue du coût du fret.

La deuxième est l'augmentation du prix des matières premières. Dans la perspective de cette audition, nous avons demandé à plusieurs grandes entreprises de plus de vingt salariés de notre territoire de nous détailler l'augmentation de leurs coûts de production. Le prix des matières premières, en provenance principalement d'Europe, a augmenté de plus de 30 %, à cause de la guerre en Ukraine. À cela s'ajoutent des difficultés d'embauche de personnels qualifiés.

La troisième cause est l'augmentation constante du coût de l'énergie.

La quatrième est l'augmentation des surfaces de stockage liée aux difficultés de transport et d'approvisionnement, qui occasionnent des coûts supplémentaires, dont celui des caristes.

Nous souffrons de la double insularité. Loin de la métropole, loin de la Guadeloupe, le coût de la continuité territoriale est en constante augmentation. Un déplacement entre Saint-Martin et la Guadeloupe, distante de moins de 200 kilomètres, coûte 450 euros, contre environ 600 euros pour un Paris-Martinique, un Paris-Saint-Martin ou un Paris-Guadeloupe, peut-être parce que Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont des destinations très demandées.

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